Automatiser les tâches répétitives à la traite
Travail. En optant pour des griffes qui automatisent la désinfection et le post-trempage, François et Jean-Michel Anger ont gagné en temps, hygiène et confort de traite.
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Pour traire nos cent vaches avec une 2 x 5 équipée d’un décrochage automatique, il nous fallait deux heures et quart, hors nettoyage, avec un trayeur », raconte François Anger, éleveur à Herbignac. Il s’est installé en Gaec avec son père, Jean-Michel, il y a trois ans. L’un de leurs objectifs est de réduire le travail d’astreinte afin de se libérer un week-end sur deux.
Ils projettent d’augmenter leur production et d’investir dans une salle de traite 2 x 12. Leur laiterie, Eurial, permet ce développement, mais il faut aussi qu’ils trouvent des terres pour produire davantage de fourrages. Ils n’ont pas de piste pour l’instant.
En attendant, ils ont misé sur les griffes ADF Milking pour alléger un peu la charge. Elles ont la particularité de se désinfecter automatiquement entre deux vaches et elles réalisent le post-trempage. Autant de tâches répétitives que le trayeur n’a plus à assurer. Car les éleveurs tenaient à conserver leur protocole de traite : lavage avec du papier humide, post-trempage systématique, désinfection des griffes après la traite d’une vache à risque.
Un impact positif sur la prévention des troubles musculosquelettiques
« Notre troupeau s’est agrandi rapidement et nous avons eu des pics de cellules », poursuit François. Même si l’élevage est rarement pénalisé pour les taux cellulaires, il enregistrait environ 35 mammites par an. François a entendu parler de la griffe ADF au sein du groupe EDF (European Dairy Farmers). Il a visité un élevage équipé et a été séduit. Le constructeur lui a confirmé que l’installation pourrait être réutilisée sur une autre salle de traite.
Le système a été posé en mai sans perturber la traite. « Dans les gros élevages, il faut parfois deux ou trois jours d’installation. Mais la traite continue d’être réalisée normalement », affirme François Derot, directeur d’ADF Milking. Le système s’adapte à toutes les salles de traite, classiques et rotatives.
L’investissement se monte ici à 25 000 € pour dix griffes, autant de boîtiers et un automate. Le coût de l’automate est dilué quand le nombre de postes augmente. La MSA et certaines régions (Normandie) subventionnent l’équipement en raison de son impact positif sur la prévention des TMS (troubles musculosquelettiques). En contrepartie, il faut s’attendre à des audits de vérification et de la paperasse supplémentaire.
François a choisi des griffes de 2 kg, comme celles qu’il avait auparavant. Des modèles allégés (1,7 kg) sont également disponibles. En cas de changement du poids des griffes, des réglages de la machine à traire sont nécessaires avant la mise en service.
En revanche, le coût de fonctionnement est fixe à 0,69 €/vache traite/an. « L’éleveur souscrit un contrat pour cinq ans », précise François Derot.
Une maintenance prévue
Il comprend la fourniture des consommables. L’automate est connecté et envoie un rapport d’activité quotidien à ADF Milking. L’éleveur n’a donc pas à se charger de la commande des produits. Le fonctionnement des pompes est ainsi contrôlé à distance et si nécessaire, il est possible de paramétrer sans déplacement. Le produit de trempage est spécifique au système. Il doit être suffisamment fluide pour passer dans les tuyaux. Il faut aussi qu’il adhère bien au trayon après pulvérisation. Le contrat comprend le remplacement des manchons et des injecteurs toutes les 2 000 traites. Le matériel est garanti pour la durée du contrat, soit cinq ans au minimum, voire plus si le contrat est reconduit. La visite annuelle et la maintenance entrent également dans le prix.
Et ADF apporte des garanties de résultat sur le gain de temps, la suppression des gestes répétitifs et l’amélioration de la situation sanitaire. Sur ce point, un audit est réalisé avant la pose. L’engagement d’ADF dépend des résultats de l’élevage. Pour François Anger, ce coût est raisonnable. « C’est assez proche de ce que l’on payait avant. Mais je laissais parfois passer le cap des 2 000 traites avant de changer les manchons. Et on ne désinfectait que 15 % des griffes. »
Aucune mammite depuis deux mois
Si la baisse du nombre de mammites se confirme, l’impact économique sera appréciable. Depuis la mise en service, les taux cellulaires tournent autour de 180 000. L’élevage a néanmoins été pénalisé une fois cet été, au moment de la canicule. Fin septembre, François constatait qu’aucune mammite ne s’était déclarée depuis deux mois. Avec son père, il apprécie le gain de temps. Jean-Michel note aussi un ralentissement appréciable du rythme pendant la traite, du fait des tâches supprimées. Ce temps gagné, les éleveurs ne le consacreront pas à d’autres travaux sur l’élevage. Ils en profitent pour passer plus de temps en famille.
Pascale Le Cann« NOUS GAGNONS UN BON QUART D’HEURE PAR TRAITE » | |
Nombre de vaches | 100 |
Nombre de vaches traites par an | 73 000 |
Temps consacré au rinçage des faisceaux trayeurs 15 % des griffes, 8 secondes/griffe | 2,25 min/traite |
Temps consacré au post-trempage 10 secondes/vache | 16,6 min/traite |
G ain de temps possible par traite | 18,85 min |
Coût ADF par vache/traite | 0,69 € |
Coût annuel | 4 978 € |
Investissement pour installation | 25 982 € |
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